en travaux

mardi 22 septembre 2009

Un air une atmosphère

j'habite un quartier les cressonnières
parfois la rue y est déserte
les heures de pointes correspondent à l'heure des écoliers et écolières
ça rie ça pleure
puis le silence reprend son droit

les gens se croisent peu d'échanges des regards vaporeux
aucun visage rayonnant et de sourire lumineux

pourtant ça sonne bien les cressonnières
cela évoque la lumière
cela fait penser à exorciser la misère

derrière il y a une aire de verdure
des arbres plantés là nous rappellent le nombre des années passées
à l'origine il existait vraiment une cressonnière

alors je me mets à penser à tous ces gens courbés
récoltant leur or vert
ça devait être vivant
rigoler et travailler en même temps
ça devait être dur mais le simple fait de parler devait aider

aujourd'hui cressonnières m'inspire repère
à mon grand regret peu d'échange de rire souvent la misère
et alors n'étaient-ils pas si peu argenté ces récoltants des cressonnières
n'avaient-ils pas aussi la fatigue du corps de s'être tant baissés
toute la sainte journée

pourtant ils savaient échanger partager et surtout s'amuser
de tout et de rien

ah j'oubliais
les travaux c'est le silence rompu de la journée
c'est les marteaux qui nous pilonnent le cerveau
c'est du lourd c'est du costaud
c'est la contrainte de trouver une place pour se garer
c'est démarrer la journée avec des accès bouchés

et pourtant ne serait-ce pas de tout cela que rejaillira
le renouveau des cressonnières

à vous habitants des cressonnières
cessez de regarder par terre
cessez de vous complaire dans votre misère
cessez de vous réveiller tous les jours
en vous disant c'est la galère
cressonnières c'est la lumière

c'est un regard le matin sur ces arbres majestueux
un geste simple qui peut vous rendre heureux
c'est une mixité
à vivre
à comprendre
qui peut apporter
être aidante plutôt que méfiante

la mixité c'est l'échange l'ouverture la rencontre
qui peut rendre son âme aux cressonnières
démystifier le syndrome misère galère

porter un regard chaque matin sur ces arbres voluptueux
c'est la parabole de notre quartier
qui nous permet de revenir aux jours heureux

alors à vous tous résidents des cressonnières
jetez un œil à la fenêtre
élargissez la vue du quartier qui est le vôtre

puis passez le pas de la porte
en vous ouvrant à vos voisins
un sourire un bonjour
ne pas juger
ne pas avoir de préjugés
et peut-être par ce geste simple

parviendrons-nous à rendre splendeur et bonheur
et redonner la joie les couleurs
la vie la lumière
aux cressonnières




nathalie benbakli

nathjukat@hotmail.fr

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